Saturday, April 16, 2011

Bolivian and Tanzanian perspectives on gender

Here is another short essay I wrote for a graduate geography seminar on imperialism, globalisation and citizenship. This one explores the gender question. The essay draws on two very different kinds of texts. Domitila Barrios de Chungara's Let Me Speak is a gripping narrative of key experiences in her life. The "plainspeak" writing compels you to plunge into her life in Bolivia as a miner's wife. Though she asserts that she is not a feminist, her actions, beliefs and activist strategies belie the claim.  The second text, Richa Nagar's Mapping feminisms and difference tackles gender issues from a much more academic perspective, in terms of writing style, analysis and situation of her case study in the broader literature. She investigates the practice of mut'a (temporary marriage permitted under Shia Islam) in Tanzania, arguing that it illustrates the intersection of race, class and gender inequalities. These inequalities have been produced and reproduced through colonial and neo-colonial globalising processes. Both texts elicit questions about safe spaces for fighting injustice.


De manière très différente, Domitila Barrios de Chungara (1978) et Richa Nagar (2004) soulignent l’impératif de la question du genre. Malgré la distance temporale et spatiale qui sépare les deux textes, les thèmes qu’ils abordent sont semblables. Ils examinent la construction et la déconstruction des rôles de la femme, le contrôle et le pouvoir, l’hétérogénéité des femmes (et des hommes), les espaces pour contester le discours dominant, la biologie ou « la nature » comme une justification pour créer et maintenir des inégalités, et la reproduction du néocolonialisme par les institutions religieuses, économiques et politiques à plusieurs échelles. Les textes exigent que le lecteur perçoive le message explicite ainsi qu’implicite de nos religions, gouvernements, industries et normes sociales.

Un thème omniprésent est celui du contrôle. En Bolivie, Barrios de Chungara (1978) affirme que le contrôle fait partie du quotidien. C’est autant quelque chose imposée par des acteurs externes pour maintenir des inégalités, que par l’individu lui-même pour survivre
à son oppression. Dans le premier cas l’auteure décrit, par exemple, des mesures prises par les compagnies minières pour assurer la pauvreté des travailleurs et de leurs familles et de massacres sanctionnés par l’état dans le but de réprimer une révolte communiste. Dans le deuxième cas, elle explique que les travailleurs des mines mâchaient du coca pour affaiblir leur faim, et lorsqu’elle était emprisonnée à La Paz elle a dû éteindre son désir de garantir la sécurité de ses propres enfants ou risquer condamner des personnes innocentes avec sa signature sur une page blanche. L’histoire racontée par Barrios de Chungara soulève les questions « comment est-ce que divers acteur ont utilisé le contrôle de soi-même et des autres pour atteindre leurs buts? » et « comment est-ce que les victimes d’un contrôle injuste peuvent s’échapper de ce contrôle? »

Comme en Bolivie, le contrôle exerce des impacts en Tanzanie. La pratique de « mut’a » (le mariage temporaire permis par l’Islam Shia) dévoile l’intersection de plusieurs facteurs historiques, religieux, politiques, ethniques et sociaux, qui produisent une exploitation sexuelle basée sur la race (Nagar 2004). Il expose un double standard : l’homme, par sa nature, ne peut pas résister ses envies sexuelles et donc, est permis de les satisfaire hors de son mariage permanent (nikah), tandis que la femme doit contrôler ses désirs. Ironiquement, la même pratique qui entrave la liberté (sexuelle) des femmes ithnasheriennes permet à des autres groupes de femmes marginalisées d’améliorer leur situation.

« Où se trouvent les espaces pour contester des injustices? » Selon Nagar (2004) pour la plupart des femmes ithnasheriennes de la classe moyenne ils se trouvent dans la sphère domestique. La construction de la supériorité culturelle et morale de ces femmes, ainsi qu’une reprise religieuse et son contrôle sur les femmes les empêchent de dénoncer le mut’a publiquement. Par contre, le tabou public ne se transfère pas dans la maison, où les femmes expriment sans fard leurs sentiments à ce sujet avec leurs maris. La situation en Bolivie est différente. Les protestations contre les inégalités devaient êtres publiques – sur la radio, dans les espaces publiques, près des mines, dans les publications – pour réussir à transmettre leurs messages (Barrios de Chungara 1978). Cependant, en manifestant dans les espaces publiques, les compañeros et compañeras risquaient la fureur du gouvernement, de l’armée et des dirigeants des compagnies minières. Le risque était réel. Dans sa vie, Domitila Barrios de Chungara a observé et a vécu elle-même des arrestations, des détentions, de la torture, des massacres « de sang » et des massacres « blancs »  (des licenciements massifs).  Alors, nous devons nous demander « comment créer et exploiter (pour des buts positifs) des espaces sécuritaires pour contester des injustices? »

Références
Domitilia Barrios de Chungara. (1978). Let Me Speak! Paris: F. Maspero.
Richa Nagar. (2004). Mapping feminisms and difference. In Staehi et al. (eds.). Mapping Women, Making Politics. London and New York: Routledge.

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