Saturday, March 12, 2011

On the conceptualisation of nature

The short essay below is a commentary on the conceptualisation of nature. It is based on Arturo Escobar's book Territories of Difference. The research interests of this Colombian-born professor span political ecology, development, social movements and Latin American development and politics. I've read a number of his articles and books as part of my graduate studies at both the University of Guelph and l'Université de Montréal. His ideas intrigue me, and force me to reconsider the development and environmental movement discourses. His works aren't exactly easy reading, but do provoke serious reflection - particularly for someone who has worked with the Convention on Biological Diversity. A little cognitive dissonance, anyone?

The essay was prepared for a graduate geography seminar on imperialism, globalisation and citizenship. 



Tous les textes d’Arturo Escobar que j’ai lus me déséquilibrent. Ses analyses de l’écologie politique en termes de « place », de « capital », de « nature », de « développement », de « l’identité » et de « réseaux » sont fascinantes, mais elles sont aussi  des critiques très sévères de notre système-monde actuel et, en particulier, du traitement de la nature et du développement. Ce qui rend ses textes si inconfortables est qu'ils agissent comme des miroirs : je me reconnais comme un acteur qui perpètre une modernité qui marginalise et homogénéise. Permettez-moi d’explorer cette tension avec quelques thèmes bouleversants qu’Escobar aborde dans son livre Territories of difference (2008).


Une tension importante que soulève Escobar réside dans le concept de la biodiversité. Les institutions dominantes, telles que la Banque mondiale et la Convention sur la diversité biologique, traitent la biodiversité de façon réductive et décontextualisée ; toute la diversité peut être expliquée en termes de gènes. Leur discours sur la nature et la conservation n'est qu’un autre projet de colonisation. Par contre, pour plusieurs activistes et peuples autochtones, tel que le mouvement social Proceso de Comunidades Negras dans la région pacifique de la Colombie, la biodiversité fait partie d’une série de processus plus larges qui fait partie d'une processus plus larges, ce qui changent la compréhension et les pratiques reliées à la nature. Dans cette optique, elle consiste non seulement de plantes et d’animaux, leurs gènes et leurs écosystèmes (partie tangible), mais aussi des pratiques culturelles et du contrôle du territoire (partie non tangible). De cette perspective, un projet de conservation qui n’est pas aussi un projet de décolonisation est destiné pour être un échec. En vue de la croissance de la perte de biodiversité, il est impératif de se demander «  comment peut-on intégrer et mettre en fonction un concept de la biodiversité plus compréhensif et qui reflète la réalité dans les institutions dominantes? »

Une deuxième tension se concentre sur deux objectifs apparemment liés. Selon Escobar (2008), la poursuite simultanée de la paix et du développement (comme il est souvent mis en oeuvre) est futile parce que les deux concepts émergent d’épistémologies vastement différentes.  D’un côté, la paix reflet « une série de processus économiques, culturels et écologiques qui provoquent une mesure de justice et balance aux ordres naturels et sociaux » (Escobar 2008 : 17). De l’autre, le développement cherche à créer des sociétés modernes, dont la modernité célèbre l’universalité, l’unité, le scientifique, la totalité et le rationalisme, et rejette l’intégration des mondes naturels, humains et surnaturels. En supposant que la paix est un objectif louable, il nous faut une reconstruction de la théorie du développement, ainsi que ses politiques et ses programmes : « comment pourrions-nous reconstruire le développement, et pour qu’il avance la justice sociale, écologique et économique, et qu’il reconnaisse la diversité culturelle des sociétés? »

Les solutions que proposent Escobar pour résoudre ces tensions ne sont pas faciles. Il nous demande de poursuivre (1) un développement alternatif, (2) une modernité alternative, et (3) des alternatives à la modernité. Ces projets sont à la fois contradictoires et complémentaires. Pour faciliter cette tâche décourageante, il fournit un exemple de chaque projet et explore pourquoi chacun a réussi ou a été un échec.  Il lance le défi de viser à créer des alternatives à la modernité, même si on ne réussit qu’à « bouger quelques pouces sur la piste des deux premières dimensions » (Escobar 2008 : 198). Alors, pour répondre à son défi il faut commencer par articuler les caractéristiques d’un développement alternatif et d’une modernité alternative, ainsi qu’élaborer plusieurs alternatives à la modernité.


Référence
Arturo Escobar. (2008). Territories of Difference: Place, movement, life, redes. Chapel Hill: Duke  University Press.

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